La dataviz en 5 questions

La captation vidéo de la Matinale organisée le 26 mars 2015 par la technopole Rennes Atalante sur le sujet de la datavisualisation (ou “dataviz”) est désormais en ligne ! Suite à la conférence, au cours de laquelle nous avons pu intervenir aux côtés de Thomas Busson, co-fondateur d’Atelier Iceberg, et Arnaud Legrand, PDG d’Energiency, une interview a été réalisée sous la forme de cinq brèves questions.

En 2 minutes 13 montre en main, familiarisez-vous avec le concept de dataviz. Et pour les plus curieux, n’hésitez pas à consulter nos billets sur le sujet, ou encore à télécharger l’ouvrage de Smartwords !


Interview de Jérôme Delacroix, fondateur de… par Rennes_Atalante

La dataviz au service de l’intelligence énergétique

La datavisualisation (ou “dataviz”) trouve des usages très concrets dans le domaine industriel. Exemple dans le domaine de la gestion de l’énergie.

Arnaud Legrand, Energiency
Arnaud Legrand, Energiency

Lors de la dernière Matinale de la Technopole Rennes Atalante, nous avons eu le plaisir d’intervenir aux côtés d’Arnaud Legrand, cofondateur d’Energiency. Il nous a expliqué comment sa société aide les industriels à maîtriser leur consommation énergétique, en utilisant les mégadonnées (big data) et la dataviz. Pour Coopératique, il a accepté de répondre à quelques questions.

Coopératique : qu’est-ce qui est possible pour les utilisateurs d’Energiency grâce à la dataviz, qui aurait été impensable ou très compliqué auparavant ?

Arnaud Legrand : Les industriels peuvent aujourd’hui accéder rapidement à la consommation d’énergie de leurs machine sans être des spécialistes de l’informatique. Au delà de notre technologie big data pour fournir de l’agilité sur des données qui sont très hétérogènes (compteurs d’énergie, ordres de fabrication de produits, rapports de maintenance des machines, etc), notre technologie unique au monde va jusqu’à diagnostiquer la performance en temps réel et prescrire des plans d’actions automatisés selon le contexte de l’usine.

Coopératique : comment le big data et la dataviz permettent à vos clients de prendre de meilleures décisions ?

Arnaud Legrand : Il faut bien comprendre ce qu’est un atelier industriel : un environnement complexe, avec beaucoup de machines, des contraintes de qualité et de sécurité, un planning à flux tendu, des équipes très occupées, etc. C’est certainement le dernier endroit pour se poser sereinement devant un ordinateur et faire des calculs sur Excel. L’opérateur est avant tout orienté vers l’action et la prise de décision, il lui faut donc visualiser très clairement le contexte dans lequel il interviendra pour décider vite et bien. Nos algorithmes et nos interfaces de data visualisation automatisent et fluidifient ce travail de traitement de données pour proposer la bonne action à réaliser à la bonne personne sur le bon périmètre et dans la bonne unité.

Coopératique : vous êtes pionnier dans la combinaison de dataviz et de réalité augmentée. Qu’est-ce que ça apporte aux utilisateurs ?

Arnaud Legrand : Nous venons en effet de sortir au CFIA 2015 la première application de réalité augmentée dédiée au management de l’énergie, qui permet à un opérateur dans un atelier de visualiser directement la consommation d’une machine en la regardant grâce à des lunettes connectées. C’est en effet beaucoup plus confortable pour un opérateur de rester à son poste et de travailler avec de la data visualisation en mode mains libres, plutôt que de faire des aller-retour vers la salle de contrôle pour prendre des décisions.

Retrouvez ci-dessous une démonstration en vidéo de la solution d’Energiency combinant dataviz et réalité augmentée.

 

La dataviz : du concret pour les entreprises

Livre blanc dataviz réalisé par Smartwords pour SAS et l'EBG
Livre blanc Dataviz

Datavisualisation : le terme est à la mode. Comme Big data. Mais au-delà des mots, est-ce que ces concepts correspondent à des réalités concrètes ? Le dernier livre blanc réalisé par Smartwords pour l’Electronic Business Group (EBG) et SAS France permet de répondre par l’affirmative. Pas moins de trente entreprises ont témoigné sur des projets et des réalisations bien réels de data visualization. Tous les secteurs sont représentés : biens de consommation grand public (L’Oréal, Ubisoft), services aux entreprises (Accenture) , industrie (Ingenico, Philips, Schlumberger…), médias (BFM Business, France Télévisions, Prisma Media…), pour n’en citer que quelques uns. On découvre notamment dans le livre comment la dataviz permet de tirer tout le parti de l’analyse des données (analytics), par exemple à des fins de reporting. Mieux encore, la datavisualisation est un formidable outil d’exploration des données, pour découvrir des phénomènes qui passeraient inaperçus autrement.

Le livre blanc est en téléchargement sur les sites des partenaires : SAS France et EBG.

Retour sur la visite de David McCandless, pape de la datavisualisation, à Paris

David McCandless
David McCandless

Pour tous ceux qui s’intéressent à la pensée visuelle et à la datavisualisation, David McCandless est un véritable guide spirituel. Journaliste, designer et écrivain anglais, ce touche-à-tout précurseur d’une nouvelle science visuelle du langage était présent à Paris dans le cadre de ExpoViz pour nous livrer quelques secrets de son art.

Retour sur cette intervention d’un génie à la fois drôle, innovant et éminemment pertinent.

 

Datavision : la genèse d’un ouvrage de référence pour la dataviz

 

David McCandless a toujours aimé récolter des données. D’ailleurs, c’est la première chose qu’il a fait lors sa conférence : « combien d’entre vous travaillent dans le graphisme ? » A peu près 50 % des personnes présentes lèvent la main. « Combien dans la rédaction ou le journalisme ? » L’autre moitié lève la main.

Parfait ! Le compte est bon et les ingrédients pour une bonne datavisualisation sont réunis car la dataviz est avant tout un mélange de données et d’histoires mêlées de façon harmonieuse dans un visuel.


Ce n’est pas pour rien que le titre original de l’ouvrage de David McCandless est Information is Beautiful (adapté sous le titre Datavision en France aux Éditions Robert Laffont).

L’idée du livre (ou plutôt des travaux qui le composent) a frappé David McCandless en 2007. Perdu au milieu des quantités d’informations qu’il recevait quotidiennement, il s’est dit qu’une carte (map) l’aiderait à s’y retrouver.

Grâce à son site Web www.informationisbeautiful.net , il a donc commencé à récolter des données sur des sujets qui l’intéressaient avec l’objectif (encore flou) d’en faire des visualisations.

Ainsi commence l’histoire. Continue reading Retour sur la visite de David McCandless, pape de la datavisualisation, à Paris

Quand la datavisualisation réinvente la ville : Linked City

Linked City - Christophe Cariou
Linked City (Christophe Cariou) – Cliquez sur l’image pour plus d’illustrations

 

 

 

 

 

Billet mis à jour le 20/07/2013

Linked City est une réalisation du professeur et chercheur Christophe Cariou. Il s’agit de récupérer un ensemble de données disponibles en ligne et de réfléchir à comment les exploiter pour produire de l’information sur les villes.

Une base de données sur 65 villes européennes a ainsi été créée selon trois aspects :

  • Web City (la ville vue selon les requêtes sur le moteur de recherches de Google) ;
  • Visual City (la ville vue selon les requêtes sur le moteur de recherches d’images de Google) ;
  • Media City (la ville vue selon les requêtes liées à Google Actualités).

Ces trois visages des villes se recoupent-ils ?

Les résultats sont très disparates selon les villes.

Par exemple, pour les recherches liées à la ville d’Amsterdam, on va constater que le moteur de recherche de Google sert surtout à trouver des informations pour s’y rendre (meilleurs trajets, meilleurs hôtels) ; la recherche d’images cible, pour cette ville, des « spécialités » touristiques (photos des Coffee Shops, du Quartier Rouge) ; quant aux recherches sur l’actualité, elles sont ciblées sur les problèmes politiques de la ville.

Il est également amusant de constater des « bugs » sémantiques : on imagine bien que la ville de « Nice » pose quelques « gentils » problèmes au moteur de recherche, et on sourit en constatant que le terme le plus associé à « Paris » dans les recherches est « Hilton » !

Retrouvez ci-dessous Christophe Cariou qui présente Linked City lors d’Expoviz :

L’observatoire des discours, une dataviz politique

L'Observatoire des discours
L’Observatoire des discours – Cliquez sur l’image pour voir la dataviz.

 

 

 

 

 

 

Billet mis à jour le 20/07/2013

L’Observatoire des discours est un outil sémantique, fruit de la collaboration entre les entreprises Linkfluence et Jean Véronis Technologies, pour Le Monde.fr. Il s’appuie sur un corpus incluant tous les discours politiques de la présidentielle 2007 , ceux de la présidentielle 2012, et l’ensemble des discours de Nicolas Sarkozy de 2004 à 2012. Il permet d’explorer leur contenu sur une durée choisie et d’y apposer un traitement sémantique (entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui a le plus dit « je » de janvier à mai 2012 ? Quel thème a été le plus abordé ? Par qui ? Etc.).

Des filtrages aussi pointus qu’intuitifs sont possibles (par personnes citées, termes employés,  etc.).

Lors de la présentation de cette dataviz  à l’occasion du Data Tuesday spécial Expoviz du 29 juin 2012, Guilhem Fouetillou, cofondateur et dirigeant de Linkfluence, a mis en avant la question de la maniabilité. Celle-ci est très importante car c’est en maniant facilement les données qu’on accède à la multiplicité des points de vue. Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut voir apparaître un objet dans toute sa complexité.

Retrouvez ci-dessous Guilhem Fouetillou nous présenter l’Observatoire des discours lors d’Expoviz :

L’indicateur du vivre mieux, une dataviz de l’OCDE

OCDE - L'indicateur du vivre mieux
OCDE – L’indicateur du vivre mieux

 

 

 

 

 

 

Billet mis à jour le 20/07/2013

La première vocation de cette datavisualisation réalisée par l’OCDE est de montrer que le PIB par habitant d’un pays ne représente pas tout.

Tout ne passe pas par l’argent. Le PIB par habitant n’est pas un indicateur suffisant pour rendre compte du bonheur ou du bien vivre de la population.

Des données aux fleurs

Pour concevoir cette datavisualisation, il a fallu sélectionner et récolter plusieurs types de données sur le progrès au sens large : logement, revenu, emploi, liens sociaux, éducation, environnement, etc. Le but était que les internautes puissent choisir les critères qui évoquent le mieux le bien vivre selon eux…et donc définir leur propre indicateur.

Au final, chaque pays est représenté par une fleur et il est possible de manipuler les critères jugés importants pour obtenir des tendances.

Retrouvez ci-dessous Jérôme Cukier de l’OCDE qui nous présente l’Indicateur du vivre mieux, lors d’Expoviz :

I love democracy : la démocratie en chiffres… et en datavisualisation

I love democracyVoir la Viz : http://ilovedemocracy.arte.tv/fr/

« I love democracy » est un projet de visualisation interactive des données réalisé par Dataveyes pour la chaîne de télévision Arte.

Ce projet accompagne une série de documentaires sur la démocratie dans sept pays du monde (Tunisie, Russie, Inde, Grèce, États-Unis, Turquie et Maroc). En phase avec le caractère très immersif de ces documentaires (caméra à l’épaule, parole donnée aux populations sur place, etc.), Arte voulait pouvoir présenter sur le Web des informations plus objectives, chiffrées. Le rôle de Dataveyes a été de transformer ces données chiffrées en « histoires », pour dégager des tendances qui se dégagent de séries de chiffres statistiques.

Quels indicateurs choisir ?

Arte a laissé à Dataveyes une grande liberté de choix pour les indicateurs. Le but était de parler de démocratie avec des indicateurs moins centrés culturellement que d’habitude (la France a une idée très arrêtée de la démocratie…).

A partir des statistiques de l’ONU ou de la Banque Mondiale, il a été possible de choisir des indicateurs originaux et éloquents en termes de liberté et de démocratie. En voici quelques uns :

En termes d’expérience utilisateur, les internautes peuvent s’approprier l’information en sélectionnant un pays sur une carte et en avançant donnée par donnée. En jouant avec les curseurs, l’utilisateur est actif et peut également comparer deux pays.

I love democracy est une dataviz à la fois instructive et ludique qui trouverait toute sa place dans un cours d’histoire contemporaine.

L’état civil à Paris, une dataviz de Mapize et Bluenove présentée par Ferdinand Boas

MapizeVoir la Viz : http://paris.mapize.com/

L’histoire de cette datavisualisation est intimement liée à la mise à disposition par la ville de Paris d’immenses quantités de données, de manière ouverte , à partir de janvier 2011.

Mapize et Bluenove ont voulu être les premiers à produire une datavisualisation à partir de ces données ouvertes et ont réalisé leur projet en à peine 24h. Cela leur a permis de profiter des retombées médias liées à l’ouverture des données de la ville de Paris pour se faire connaître dans le monde de l’Open Data.

L’état civil a été choisi car il offrait à la fois des données géographiques et des métadonnées. La datavisualisation permet de mettre en évidence, sur la carte de Paris, le nombre de mariages, naissances, décès, notamment, une année donnée.

Par exemple, on constate évidemment beaucoup de naissances dans les arrondissements possédant une maternité. Cependant, en filtrant le paramètre « présence de maternités », on peut constater une vraie tendance : l’évolution du nombre de naissance à domicile.

Selon Jean-Philippe Clément, Chef de projet Open data pour la ville de Paris, la datavisualisation est un vrai plus pour donner accès aux données. En effet, les tableurs mis à disposition par la ville sont laids, austères et ne fournissent que de la donnée « brute ». La datavisualisation « transforme cette chenille en joli papillon » et permet au public d’interpréter les données.

Les projets de datavisualisation encouragent donc fortement à sortir le plus possible de données en Open Data afin de les utiliser, de les réutiliser et d’apprendre grâce à elles.

D’ailleurs, des entreprises possèdent également, en interne, des jeux de données très intéressants. Il serait intéressant de les libérer car, dans le fond, elles ne sont pas forcément toutes si sensibles que cela. La collectivité y gagnerait sûrement.

Le Véritomètre : une dataviz d’OWNI présentée par Marie Coussin

VéritomètreVoir la Viz : http://itele.owni.fr/

Le Véritomètre est un projet transverse de datajournalisme (impliquant des journalistes, graphistes, programmeurs, etc.) lancé par OWNI avec i-Télé pour vérifier les citations chiffrées des 6 candidats à la présidentielle.

Le recours à la datavisualisation permet aux internautes de vérifier eux-même les citations (pour cela, plus de 200 graphiques concernant les sujets les plus « brûlants » de la campagne ont été mis au point). Est-ce que ce candidat dit la vérité sur le chômage ? Ce dernier est-il vraiment en train « d’exploser » ? Cette hausse de x % est-elle vérifiable ? Etc.

La réalisation du Véritomètre

La principale difficulté est venue du fait qu’il fallait pouvoir mettre quotidiennement à jour les données et en ajouter au fil des interventions des candidats. Les journalistes ont donc appris a rentrer eux-mêmes les données sur une base de données MySQL afin d’être autonomes.

Afin d’être visibles aussi bien sur le Web que sur i-Télé, les graphes devaient être réalisés en HD et avoir une charte graphique forte, facilement reconnaissable.

Aujourd’hui, le Véritomètre est devenu une vraie base de données autonome, réutilisable et rendant compte d’une réalité politique. Maintenant que les présidentielles sont terminées, il pourrait se prolonger en se concentrant sur les paroles du Président et des ministres.