Big Data et mobiles : un déluge de données sous-exploité

Glenn Pingul
Glenn Pingul

Dans un article de forbes.com, Glenn Pingul annonce que nos terminaux mobiles ont généré près de 600 pétaoctets de données par mois en 2011 (soit plus de 600 millions de gigaoctets), soit huit fois plus de données que tout l’Internet en 2000 ! Ce chiffre sera multiplié par 100 d’ici 2015.

A travers le monde, on compte plus d’utilisateurs de mobiles que d’utilisateurs de la banque, et même de l’électricité. Difficile donc de passer à côté du phénoménal torrent de données créé par nos mobiles. Les as du marketing ne s’y trompent pas et comptent bien faire parler ce flot de données riche d’informations au sujet de leurs (potentiels) clients. Continue reading Big Data et mobiles : un déluge de données sous-exploité

Le Big Data au secours des médecins débordés

big data et santé
Illustration : http://blog.cakehealth.com

La récolte des données au sujet des patients a toujours existé, même avant l’ère du numérique. Chaque patient est sensé pouvoir accéder à son dossier médical, et tout ou partie de ses données de santé est d’ores et déjà enregistré dans des registres (auprès des hôpitaux, des médecins, des pharmacies, de la Sécurité Sociale, etc.). Ces données sont évidemment éloquentes en matière de suivi médical et peuvent donner de précieuses indications en cas d’intervention (quel est l’âge du patient ? A t-il déjà été opéré ? Est-il allergique ? Suit-il un traitement ? A-t-il une maladie chronique ? Etc.).

L’accès à l’historique d’un patient est pertinent pour lui prodiguer les meilleurs soins. Mais, au-delà de ces informations classiques, les structures de soin ont désormais accès à de nouvelles données issues principalement de la télé-médecine (vidéos de consultations en ligne, données de géolocalisation, signaux des capteurs liés aux maladies chroniques, etc.). La problématique du Big Data se pose donc bien au monde de la santé : que faire de toutes ces données et que peut-on leur faire dire ?

Aujourd’hui, les personnels de santé n’ont plus toujours les moyens de traiter les patients avec l’attention qui serait de mise. En raison de l’affluence dans les hôpitaux, les patients sont parfois auscultés bien trop vite par des médecins débordés. Il peut en résulter des erreurs de diagnostic menant à des complications, ou des omissions par les médecins de symptômes avant-coureurs d’une maladie. Dans ces deux cas, les patients sont amenés à revenir à l’hôpital et, parfois, dans des états plus sévères. La conséquence logique est la suivante : les salles d’attente ne se vident pas, les médecins et les personnels de santé sont de plus en plus débordés et le risque de commettre des négligences s’accroît. Un cercle vicieux se met ainsi en place.

Que vient faire le Big Data dans tout cela ? Selon le docteur Nicholas Morrissey, chirurgien au New York Presbyterian Hospital, il peut aider à limiter ce cercle vicieux grâce à la numérisation des données des patients et à leur analyse. Concrètement, Le Dr Morrissey travaille avec Microsoft afin que les ordinateurs soient capables de repérer et signaler instantanément des facteurs de risques chez les patients en « épluchant » l’ensemble de leurs données (tabagisme, antécédents, durée déjà passée à l’hôpital, etc.). En laissant le logiciel faire cette évaluation, les personnels de santé gagnent un temps précieux. Les diagnostics promettent aussi d’être plus fiables car des médecins pressés sont à même de manquer certains de facteurs.

Est-ce efficace ? Le docteur Morrissey l’affirme : depuis 2010, année à partir de laquelle cette technologie a été mise en œuvre dans son hôpital, le taux de formation de caillots sanguins potentiellement mortels a été réduit d’environ un tiers. Cependant, il souligne également qu’une étude plus approfondie de l’impact du logiciel est nécessaire pour le relier à cette baisse.

Le Big Data au service des Jeux Olympiques de Londres

 

Le Big Data, champion olympique ?
Le Big Data, champion olympique ?

Dans un article daté du 29 mai 2012, le Webzine IT News nous apprend que le Big Data sera massivement sollicité durant les Jeux Olympiques de Londres. Comme on peut s’en douter, un grand nombre de données structurées ou non structurées peuvent être récoltées durant ces événements.

Pour le sport en lui-même, les caractéristiques de milliers d’athlètes en compétition pour des centaines d’épreuves vont pouvoir être recoupées avec d’autres données, telles que la vitesse du vent, la température à une heure précise, etc. afin de produire des analyses toujours plus fines de la performance.

Du côté commercial, la récolte et l’analyse de données telles que le nombre de spectateurs aux épreuves, ce qu’ils ont acheté et où, etc. vont permettre à la ville de Londres de déterminer si l’organisation des Jeux Olympiques a été un bon investissement.

En outre, l’analyse et le stockage en temps réel des flux d’informations vont permettre de mieux coordonner les transports (Transport for London va utiliser des données anonymes de géolocalisation émanant de téléphones mobiles pour suivre les mouvements de foule et anticiper les demandes de transports) ou permettront aux autorités d’assurer une meilleure sécurité en analysant les vidéos des caméras de surveillance.

De plus, les connaissances issues de l’ensemble de ces données permettront de comprendre ce qui a fonctionné ou pas pendant ces Jeux afin de ne pas reproduire d’erreur lors de prochains grands événements sportifs.

Comme le remarque Irfan Khan, auteur de l’article, le Big Data fera partie des grands champions de ces Jeux Olympiques (même si on ne le verra pas en première page des journaux) !

Les solutions de « Big Data » au service de notre santé

Le Big Data au service de notre santé
Le Big Data au service de notre santé
Source : Nuance for healthcare, nuance.com

Aujourd’hui, l’usage d’Internet et des nouveaux moyens de communication génère une quantité de données impressionnante. Grâce, notamment, au développement du Cloud Computing, les particuliers et les entreprises créent et stockent continuellement de plus en plus de ressources de tailles et de natures variées. Face à cette réalité, on regroupe désormais sous le nom de Big Data (“déluge de données” en français) aussi bien ces quantités de données que les problématiques et les solutions concernant leur gestion et leur utilisation. Même si les progrès en matière de stockage permettent aujourd’hui de conserver l’exhaustivité de ces données, la question de leur intérêt et de l’utilisation qui pourrait en être faite se pose de plus en plus.

D’après IDC, l’information totale produite chaque année par les entreprises devrait connaitre une croissance annuelle de 67% de 2007 à 2011, passant de 75 exaoctets à 580 exaoctets (1 exaoctets = 1 milliard de gigaoctets) »

Ce que IDC appelle l’univers numérique, c’est-à-dire la quantité d’informations numériques créée ou répliquée annuellement, va être multipliée par 44 en 2020 par rapport à son niveau de 2009, pour atteindre 35 zettaoctets (1 zettaoctet = 1000 milliards de gigaoctets)

Source : Qualité des données, quelle(s) vérités dans les entreprises (EBG, 2011)

Et si nous réussissions à faire parler cette multitude de données ? Si nous parvenions à en tirer des connaissances exploitables ? C’est le défi que se lancent un grand nombre de sociétés informatiques (Microsoft, Dell, IBM ou Oracle pour ne citer qu’elles), par l’intermédiaire de leurs spécialistes (les experts de l’analyse des données) et le développement de solutions logicielles innovantes. Continue reading Les solutions de « Big Data » au service de notre santé

Le NFC gagne le mobile

Near Field Communication
Illustration : Erwin Boogert

La technologie NFC (Near Field Communication), dont l’utilisation la plus visible en France se fait à travers le pass Navigo de la RATP, s’apprête à marquer un tournant dans l’évolution du téléphone mobile. Le mécanisme, qui est déjà en phase d’expérimentation, permettra à un téléphone de réaliser une transaction avec un autre dispositif, sans contact physique. Il suffira, par exemple, d’approcher son téléphone pour valider un titre de transport, payer ses achats (m-paiement), ou bénéficier d’offres promotionnelles de proximité.

52 millions de téléphones NFC sont actuellement utilisés dans le monde, à en croire une étude du cabinet iSuppli. Ce chiffre sera multiplié par quatre d’ici 2014 selon la même source. En France, les trois opérateurs s’affairent en prévoyant notamment de mettre sur le marché en 2011 un million de téléphones NFC équipés d’une carte SIM sécurisée.

Pour en savoir plus : La planète mobile se met au « sans-contact », La Tribune du mercredi 23 février 2011, Page 7.

Pourquoi une philosophie du Web : conférence Sparkling Point

La réunion Sparkling Point du 29 septembre a été l’occasion de réfléchir à la nécessité d’une philosophie du Web en compagnie d’Alexandre Monnin, doctorant en philosophie sur ce sujet et intervenant au CNAM.

Ce fut une intervention très intéressante, parfois difficile à suivre pour les profanes ! Vous trouverez ci-dessous ma prise de notes, sous forme cartographique.

Pour la consulter, faites glisser la carte avec la souris et cliquez sur les noeuds pour les plier ou les déplier.

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Cours introductif aux réseaux de neurones

L’appellation “pays émergent” est-elle encore d’actualité lorsqu’une université indienne, l’Indian Institute of Technology Kharagpur, met à disposition des vidéos d’une telle qualité ?

Prof.S. Sengupta, Department of Electronics and Electrical Communication Engineering, IIT Kharagpur

Plus de vidéos : National Programme on Technology Enhanced Learning

Surrogates (clones) ou la vie rêvée du corps

SurrogatesLe 28 octobre 2009 est sorti sur les écrans français Surrogates (dont le titre a été maladroitement adapté en français par Clones), film tiré de la série de comic books éponyme. L’action se passe en 2017 (2054 dans les livres). Dans ce futur pas si lointain, les individus restent chez eux jour et nuit ; ils travaillent, s’amusent, passent du temps avec les autres par l’intermédiaire de robots humanoïdes qu’ils pilotent par la pensée. Un vaste marché s’est organisé autour de cette technologie, dominé par une seule entreprise. L’intrigue se concentre sur l’enquête menée par un détective, Harvey Greer, au sujet de la destruction en pleine ville de plusieurs « clones » à l’aide d’une arme spéciale. De manière incompréhensible, cette destruction s’est accompagnée de la mort simultanée de leur « opérateur» (leur propriétaire). Le fabricant des clones essaie d’étouffer l’affaire, l’un de ses arguments commerciaux étant de permettre aux acheteurs de ses machines de vivre une vie extraordinaire « dans le confort et la sécurité de leur domicile », c’est-à-dire sans aucun risque.

Dans cette civilisation, les corps humains sont singulièrement absents : ce sont des machines qui se déplacent, se parlent, se touchent, font l’amour ensemble, téléguidées par leurs propriétaires à qui ils transmettent toutes leurs sensations. Pourtant, paradoxalement, il n’est question que du corps, qui brillant par son absence, en devient obsédant. Singulière vision du corps que celle que nous propose le film…Mais c’est bien celle qui se prépare dans les bureaux d’études et qui est en train d’être théorisée par tout un courant de pensée.

Le corps, source de tous les risques

En 2017, si les clones ont rencontré un tel engouement de la part des consommateurs, c’est en particulier parce qu’ils permettent de vivre « en toute sécurité ». A notre époque à nous, nous prenons des risques sitôt que nous mettons le nez dehors. Et si la solution était de ne plus sortir de chez soi ? Cela ne suffit pas car dès lors que l’on se lève, on est à la merci des faux pas de l’existence, le premier écueil étant de se lever du pied gauche ! Grâce aux clones, il n’est même plus besoin de se lever. Il suffit de rester allongé, des lunettes spéciales posées sur ses yeux fermés, pour voir tout ce que son clone voit, entendre et sentir tout ce qu’il entend et sent, et pour le contrôler. Dans cette conception, le corps est le maillon faible de la personne humaine, celui par lequel elle est vulnérable, la porte ouverte à tous les accidents, par laquelle la mort peut s’engouffrer à tout instant.

Le corps, objet de toutes les précautions

Parmi tous les avatars que peut prendre la personne (car rien n’empêche d’avoir plusieurs clones, comme on a plusieurs paires de chaussures), le corps est le plus vulnérable et en même temps le plus précieux. Il est le réceptacle de toutes les sensations transmises par les clones. Hors du corps, point de plaisir, même si les protagonistes du film vivent en permanence hors d’eux mêmes dans des machines. Le corps est donc un fardeau indispensable, dont on se passerait bien, mais que l’on entretien quand même a minima. C’est ce qu’illustre la scène dans laquelle Greer, allongé dans son fauteuil, pilote son clone pour lui apporter un verre d’eau.

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Technologies intellectuelles

En faisant des recherches sur l’intelligence artificielle, je suis tombé, par sérendipité, sur l’expression “technologies intellectuelles”, reprise par Nicholas Carr dans un récent article. Nicholas Carr indique que l’expression a été utilisée par le sociologue Daniel Bell pour désigner les outils que nous avons inventés pour augmenter nos capacités mentales. Parmi ces technologies viennent à l’esprit la lecture et son corollaire l’écriture, mais aussi le calcul. Des démarches comportementales visant à augmenter l’efficacité personnelle comme les techniques d’organisation, de communication  ou d’interaction dans des groupes en sont, à mon avis, d’autres exemples.

Sans entrer dans la distinction entre technologie et technique, on conçoit que ces pratiques doivent être apprises, peuvent devenir comme une “seconde nature”, mais ne sont pas instinctives. Elles ne sont pas inscrites naturellement dans notre développement cognitif, comme le langage. Nous ne sommes pas conçus génétiquement pour lire, compter, gérer le temps ou interagir de manière optimale dans des groupes.

Pourtant, si l’on prend l’exemple de l’écriture et de la lecture, on est fasciné par le fait que ces apprentissages deviennent si intimement liés à nous que nous les pratiquons comme naturellement.

Des technologies visant à augmenter l’efficacité comportementale, et pas seulement intellectuelle, ne pourraient-elles pas être aussi utilement enseignées, comme faisant partie de l’ABC de l’être humain en devenir, au même titre que la lecture et le calcul ?

Je pense qu’elles devraient faire partie de l’enseignement de base proposé à tous. L’étude d’ouvrages comme “Getting things done” (David Allen), The Evolution of cooperation (Robert Axelrod) ou How to win friends and influence people (Dale Carnegie) , seraient à mon avis au moins aussi profitable aux jeunes en formation que l’étude des racines carrées ou de la triangularisation des matrices…

Le téléphone mobile : cet appareil tellement dépassé…

Vous avez craqué pour l’iPhone 3G ? Vous salivez devant le Google Phone ? Alors accrochez-vous : les étudiants du MIT ont préparé une preuve de concept d’une technologie qui fera bientôt ressembler nos mobiles les plus modernes à des antiquités d’un autre âge.

La combinaison d’une mini caméra, d’un mini projecteur, d’un miroir, d’un téléphone (certes) et d’étranges pastilles colorées portées sur les doigts permet à l’utilisateur d’accéder à un panel de services, non plus sur son écran d’ordinateur, ni sur son mobile…mais dans le monde physique.

Sixth Sense by MIT

La vidéo suivante donne un exemple de ce qu’il est possible de faire (allez directement à 1’50”).

La start-up Mobilizy donne également un coup d’accélérateur aux usages grand public de la réalité augmentée grâce à son service Wikitude, comme en témoigne cette vidéo :


Quand on voit ce que ces réalisations, encore en beta ou en prototype, permettent déjà de faire, on se demande ce qui sera disponible sur les étagères, dans quelques mois ou quelques années !