Retour sur la visite de David McCandless, pape de la datavisualisation, à Paris

David McCandless
David McCandless

Pour tous ceux qui s’intéressent à la pensée visuelle et à la datavisualisation, David McCandless est un véritable guide spirituel. Journaliste, designer et écrivain anglais, ce touche-à-tout précurseur d’une nouvelle science visuelle du langage était présent à Paris dans le cadre de ExpoViz pour nous livrer quelques secrets de son art.

Retour sur cette intervention d’un génie à la fois drôle, innovant et éminemment pertinent.

 

Datavision : la genèse d’un ouvrage de référence pour la dataviz

 

David McCandless a toujours aimé récolter des données. D’ailleurs, c’est la première chose qu’il a fait lors sa conférence : « combien d’entre vous travaillent dans le graphisme ? » A peu près 50 % des personnes présentes lèvent la main. « Combien dans la rédaction ou le journalisme ? » L’autre moitié lève la main.

Parfait ! Le compte est bon et les ingrédients pour une bonne datavisualisation sont réunis car la dataviz est avant tout un mélange de données et d’histoires mêlées de façon harmonieuse dans un visuel.


Ce n’est pas pour rien que le titre original de l’ouvrage de David McCandless est Information is Beautiful (adapté sous le titre Datavision en France aux Éditions Robert Laffont).

L’idée du livre (ou plutôt des travaux qui le composent) a frappé David McCandless en 2007. Perdu au milieu des quantités d’informations qu’il recevait quotidiennement, il s’est dit qu’une carte (map) l’aiderait à s’y retrouver.

Grâce à son site Web www.informationisbeautiful.net , il a donc commencé à récolter des données sur des sujets qui l’intéressaient avec l’objectif (encore flou) d’en faire des visualisations.

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Quand la datavisualisation réinvente la ville : Linked City

Linked City - Christophe Cariou
Linked City (Christophe Cariou) – Cliquez sur l’image pour plus d’illustrations

 

 

 

 

 

Billet mis à jour le 20/07/2013

Linked City est une réalisation du professeur et chercheur Christophe Cariou. Il s’agit de récupérer un ensemble de données disponibles en ligne et de réfléchir à comment les exploiter pour produire de l’information sur les villes.

Une base de données sur 65 villes européennes a ainsi été créée selon trois aspects :

  • Web City (la ville vue selon les requêtes sur le moteur de recherches de Google) ;
  • Visual City (la ville vue selon les requêtes sur le moteur de recherches d’images de Google) ;
  • Media City (la ville vue selon les requêtes liées à Google Actualités).

Ces trois visages des villes se recoupent-ils ?

Les résultats sont très disparates selon les villes.

Par exemple, pour les recherches liées à la ville d’Amsterdam, on va constater que le moteur de recherche de Google sert surtout à trouver des informations pour s’y rendre (meilleurs trajets, meilleurs hôtels) ; la recherche d’images cible, pour cette ville, des « spécialités » touristiques (photos des Coffee Shops, du Quartier Rouge) ; quant aux recherches sur l’actualité, elles sont ciblées sur les problèmes politiques de la ville.

Il est également amusant de constater des « bugs » sémantiques : on imagine bien que la ville de « Nice » pose quelques « gentils » problèmes au moteur de recherche, et on sourit en constatant que le terme le plus associé à « Paris » dans les recherches est « Hilton » !

Retrouvez ci-dessous Christophe Cariou qui présente Linked City lors d’Expoviz :

L’observatoire des discours, une dataviz politique

L'Observatoire des discours
L’Observatoire des discours – Cliquez sur l’image pour voir la dataviz.

 

 

 

 

 

 

Billet mis à jour le 20/07/2013

L’Observatoire des discours est un outil sémantique, fruit de la collaboration entre les entreprises Linkfluence et Jean Véronis Technologies, pour Le Monde.fr. Il s’appuie sur un corpus incluant tous les discours politiques de la présidentielle 2007 , ceux de la présidentielle 2012, et l’ensemble des discours de Nicolas Sarkozy de 2004 à 2012. Il permet d’explorer leur contenu sur une durée choisie et d’y apposer un traitement sémantique (entre François Hollande et Nicolas Sarkozy, qui a le plus dit « je » de janvier à mai 2012 ? Quel thème a été le plus abordé ? Par qui ? Etc.).

Des filtrages aussi pointus qu’intuitifs sont possibles (par personnes citées, termes employés,  etc.).

Lors de la présentation de cette dataviz  à l’occasion du Data Tuesday spécial Expoviz du 29 juin 2012, Guilhem Fouetillou, cofondateur et dirigeant de Linkfluence, a mis en avant la question de la maniabilité. Celle-ci est très importante car c’est en maniant facilement les données qu’on accède à la multiplicité des points de vue. Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut voir apparaître un objet dans toute sa complexité.

Retrouvez ci-dessous Guilhem Fouetillou nous présenter l’Observatoire des discours lors d’Expoviz :

L’indicateur du vivre mieux, une dataviz de l’OCDE

OCDE - L'indicateur du vivre mieux
OCDE – L’indicateur du vivre mieux

 

 

 

 

 

 

Billet mis à jour le 20/07/2013

La première vocation de cette datavisualisation réalisée par l’OCDE est de montrer que le PIB par habitant d’un pays ne représente pas tout.

Tout ne passe pas par l’argent. Le PIB par habitant n’est pas un indicateur suffisant pour rendre compte du bonheur ou du bien vivre de la population.

Des données aux fleurs

Pour concevoir cette datavisualisation, il a fallu sélectionner et récolter plusieurs types de données sur le progrès au sens large : logement, revenu, emploi, liens sociaux, éducation, environnement, etc. Le but était que les internautes puissent choisir les critères qui évoquent le mieux le bien vivre selon eux…et donc définir leur propre indicateur.

Au final, chaque pays est représenté par une fleur et il est possible de manipuler les critères jugés importants pour obtenir des tendances.

Retrouvez ci-dessous Jérôme Cukier de l’OCDE qui nous présente l’Indicateur du vivre mieux, lors d’Expoviz :

I love democracy : la démocratie en chiffres… et en datavisualisation

I love democracyVoir la Viz : http://ilovedemocracy.arte.tv/fr/

« I love democracy » est un projet de visualisation interactive des données réalisé par Dataveyes pour la chaîne de télévision Arte.

Ce projet accompagne une série de documentaires sur la démocratie dans sept pays du monde (Tunisie, Russie, Inde, Grèce, États-Unis, Turquie et Maroc). En phase avec le caractère très immersif de ces documentaires (caméra à l’épaule, parole donnée aux populations sur place, etc.), Arte voulait pouvoir présenter sur le Web des informations plus objectives, chiffrées. Le rôle de Dataveyes a été de transformer ces données chiffrées en « histoires », pour dégager des tendances qui se dégagent de séries de chiffres statistiques.

Quels indicateurs choisir ?

Arte a laissé à Dataveyes une grande liberté de choix pour les indicateurs. Le but était de parler de démocratie avec des indicateurs moins centrés culturellement que d’habitude (la France a une idée très arrêtée de la démocratie…).

A partir des statistiques de l’ONU ou de la Banque Mondiale, il a été possible de choisir des indicateurs originaux et éloquents en termes de liberté et de démocratie. En voici quelques uns :

En termes d’expérience utilisateur, les internautes peuvent s’approprier l’information en sélectionnant un pays sur une carte et en avançant donnée par donnée. En jouant avec les curseurs, l’utilisateur est actif et peut également comparer deux pays.

I love democracy est une dataviz à la fois instructive et ludique qui trouverait toute sa place dans un cours d’histoire contemporaine.

Le Véritomètre : une dataviz d’OWNI présentée par Marie Coussin

VéritomètreVoir la Viz : http://itele.owni.fr/

Le Véritomètre est un projet transverse de datajournalisme (impliquant des journalistes, graphistes, programmeurs, etc.) lancé par OWNI avec i-Télé pour vérifier les citations chiffrées des 6 candidats à la présidentielle.

Le recours à la datavisualisation permet aux internautes de vérifier eux-même les citations (pour cela, plus de 200 graphiques concernant les sujets les plus « brûlants » de la campagne ont été mis au point). Est-ce que ce candidat dit la vérité sur le chômage ? Ce dernier est-il vraiment en train « d’exploser » ? Cette hausse de x % est-elle vérifiable ? Etc.

La réalisation du Véritomètre

La principale difficulté est venue du fait qu’il fallait pouvoir mettre quotidiennement à jour les données et en ajouter au fil des interventions des candidats. Les journalistes ont donc appris a rentrer eux-mêmes les données sur une base de données MySQL afin d’être autonomes.

Afin d’être visibles aussi bien sur le Web que sur i-Télé, les graphes devaient être réalisés en HD et avoir une charte graphique forte, facilement reconnaissable.

Aujourd’hui, le Véritomètre est devenu une vraie base de données autonome, réutilisable et rendant compte d’une réalité politique. Maintenant que les présidentielles sont terminées, il pourrait se prolonger en se concentrant sur les paroles du Président et des ministres.

And the winner is…Social Media Awards 2012

Social Media Awards 2012
Les lauréats des SMA 2012

Via Smartwords

Pas moins de 15 enseignants chercheurs et plus de 250 étudiants de l’ESG Management School et de l’Université Paris 1 Sorbonne se sont réunis pour préparer la remise des Social Media Awards, récompensant les entreprises déployant les meilleures stratégies sur YouTube, Twitter et Facebook. Ils ont sélectionné les nommés, classés dans deux catégories : « Young performers » (petites et moyennes entreprises) et « Major achievers » ( grandes marques). Ce panel académique a également été chargé de déterminer les critères d’attribution, aussi bien quantitatifs que qualitatifs, de ces récompenses. Ils ont pu s’appuyer pour cela sur un système de suivi en temps continu mis au point par BlogAngels.

Six trophées ont été décernés par un jury de 11 experts, plus un septième récompensant le « coup de cœur » du jury.

Charlott, doublement récompensé dans la catégorie Young performers

Charlott, site de vente en ligne de lingerie féminine, a remporté deux trophées. Le premier est venu saluer la mise en place, sur YouTube, de l’élection de « Miss Charlott 2012 », ambassadrice de l’enseigne choisie pour un an parmi les internautes ; le deuxième a récompensé la page Facebook de la marque. Celle-ci lui permet de communiquer directement avec ses clientes sur les nouveautés proposées dans la boutique, et joue le rôle de canal de recrutement de conseillères de vente et d’hôtesses pour la vente à domicile.

Intermède de Media Aces

Avant de remettre leurs trophées aux grandes marques, deux représentants de l’association des entreprises utilisatrices des médias sociaux, Media Aces nous ont proposé leur point de vue sur 10 des plus importantes tendances du moment en matière de Web 2.0 :

  • la place de plus en plus importante de l’iPad dans nos habitudes (les autres tablettes restant globalement inaperçues) ;
  • l’engouement pour le « content marketing »;
  • la curation de contenu ;
  • la socialisation des sites Web ;
  • l’appétit grandissant des clients pour davantage de relation ;
  • le développement des réseaux sociaux d’entreprise ;
  • le fait que les collaborateurs deviennent de plus en plus des ambassadeurs de leur société ;
  • les risques inhérents à la prolifération des plates-formes (peut-on vraiment réussir à être efficace partout ou faut-il faire des choix tactiques ?) ;
  • la révolution dans les RH (soutenue par Linkedin) ;
  • le fait que les médias sociaux deviennent « le baromètre de la bulle 2.0 ».

A l’évocation de ces tendances a fait suite une série de pistes de réflexions pour l’avenir :

  • sommes-nous dans une époque de maturité ou de confusion en matière de réseaux sociaux ?
  • La TV connectée va t-elle devenir la TV sociale ?
  • Le phénomène du BYOD (Bring your own device) dans les entreprises (c’est-à-dire le fait de travailler de plus en plus à son bureau avec son propre matériel, ses propres données et ses propres réseaux) va-t-il créer un amalgame entre nos données personnelles et nos données professionnelles ?
  • Trop de crowdfunding va-t-il tuer le crowdfunding (via la subvention par les internautes de projets plus ou moins ambitieux) ?
  • Le buzz au risque du bad Buzz ?
  • Que penser des connivences entre réseaux sociaux et politique (nous repensons au récent tweet de Valérie Trierweiler, compagne du président François Hollande) ?
  • Au vu de la valeur que commencent à prendre nos profils sur le Web, ne doit-on pas de plus en plus craindre pour leur sécurité ?
  • Sommes-nous guettés par la « fatigue sociale » (d’où l’intérêt d’apprendre à faire des « pauses digitales ») ?

En somme, un vaste débat plein de réflexion et passionnant pour tromper notre impatience de connaître les autres gagnants de la soirée.

Les meilleures stratégies des Major achievers

Samsung a remporté le trophée de la meilleure stratégie sur YouTube. La richesse des contenus de la firme électronique a été judicieusement mise en valeur sur le site de partage de vidéos.

Universal Music a arraché ensuite le trophée de la meilleure stratégie sur Twitter. Twitter est un excellent moyen pour les fans de suivre leurs artistes préférés. C’est ainsi qu’un concert impromptu de Justin Bieber a pu rassembler plus de 700 fans alors qu’il avait été annoncé moins d’une heure avant par l’intéressé sur Twitter.

Groupama a emporté le trophée de la meilleure stratégie sur Facebook grâce à la page de la célèbre « Cerise ». Celle-ci n’était malheureusement pas présente dans la salle pour aller chercher son prix sur scène, comme l’a fait remarqué Adeline Breton (@a2linebreton) sur son fil Twitter !

Avant de passer à la remise du très attendu grand prix Social Media Awards, l’assistance a eu une pensée émue pour le fameux« homme nu » de La Redoute. Incarnation à lui tout seul du « bad buzz », ce dernier n’a jamais récolté les lauriers de son « travail ».

Quoi qu’il en soit, les lauréats de la soirée sont la preuve qu’on peut remporter du succès sur le Web sans avoir recours à du « nude, du cute ou du trash », ingrédients classiques du buzz, pour reprendre l’expression de Yann Gourvennec, co-fondateur de Media Aces et Directeur Web, Médias Numériques & Sociaux d’Orange

Le grand prix spécial, « coup de cœur » du jury, est finalement attribué à Leroy Merlin : recourant le moins possible aux artifices de communication, la chaîne de magasins propose des contenus riches, sollicitant la participation de ses fans (photos et vidéos de leurs réalisations, partage d’astuces entre internautes…). Associant démarches globales et locales, la chaîne a par ailleurs 40 de ses 120 magasins en France qui disposent de leur propre page Facebook.

Le rassemblement sur scène des lauréats a clôturé l’événement. Celui-ci a été un franc succès… notamment sur les médias sociaux, puisqu’il a fait  partie le soir même du top 3 des discussions les plus actives sur Twitter en France.

Rendez-vous en 2013 pour la prochaine édition !

AgoraVox se lance dans le WikiJournalisme

AgoraVox WikiEnquêteCarlo Revelli annonce dans AgoraVox le lancement d’une initiative de WikiJournalisme sur AgoraVox. L’idée est de produire de véritable articles d’investigation, permettant de découvrir des choses qu’on ne peut pas lire dans les autres médias. Le tout en utilisant la dynamique du wiki. Le constat de Carlo nous semble juste : il faut aller plus loin que la simple reprise d’informations vues ailleurs, que les discussions d’opinions. Ses propositions sont intéressantes : désigner un “journaliste” coordinateur, imaginer un mode de rétribution pour celui-ci par les lecteurs eux-mêmes, via par exemple du micro-paiement par Paypal. Enfin, saluons son initiative visant à impliquer des journalistes professionnels de supports de presse écrite, notamment. Bientôt, il sera peut-être possible de retirer les guillemets autour de “WikiJournaliste”. Le projet d’AgoraVox va en tout cas dans ce sens.

Lire la présentation du projet par Carlo Revelli.

Découvrir et participer à AgoraVox WikiEnquête

Quand les mots du mail font mal

Comment bien communiquer par e-mail ?La communication est une brique de base de la coopération. Il importe donc qu’elle soit efficace. Or, l’efficacité de la communication passe aussi par les émotions. La communication appropriée des émotions devrait donc faire partie de l’attirail d’outils indispensables dans l’entreprise. On se doutait déjà que des progrès substantiels restaient à faire dans ce domaine ; une étude américaine le démontre de manière éclatante sur un sujet précis : la communication par e-mail.

Nous pensons communiquer clairement nos émotions dans nos e-mails. Souvent, il n’en est rien.

En substance, les expériences de Justin Kruger (Stern School of Business), Nicholas Epley (University of Chicago), Jason Parker et Zhi-Wen Ng (University of Illinois) ont mis en évidence ceci :

Nous sommes trop confiants dans notre capacité à communiquer efficacement nos émotions par e-mail. Parce que nous sommes animés par des émotions au moment où nous écrivons, nous croyons inconsciemment que le destinataire de notre message voit le monde de la même façon et recevra cinq sur cinq ces émotions. En réalite, il ne reçoit que des mots (en l’absence d’intonation, de gestes, d’expressions faciales qui seraient des indices) et il est lui-même dans un état émotionnel peut-être tout à fait différent. Comme le destinataire a tendance lui aussi à croire inconsciemment que l’expéditeur voit le monde de la même façon, il est aussi trop confiant dans sa capacité à interpréter les émotions que ce dernier a voulu communiquer dans son message. D’où de multiples incompréhensions

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