Le jeudi 9 mars 2006 aura lieu la première Conférence RIM – Relationship Intelligence & Management – à l’hôtel Renaissance, Paris la Défense, sur le thème des nouvelles méthodes et des nouveaux outils de la gestion du relationnel, des réseaux, du pouvoir et de l’influence. Elle sera l’occasion de rencontres et de partage d’expériences entre dirigeants, lobbyers, directeurs commerciaux, consultants…
A cette occasion, Coopératique, en partenariat avec Yann Gourvennec, propose une prise de parole sur le thème “Réseautage et travail coopératif – Economie en réseau : état de l’art et tendances”.
Découvrez ci-dessous l’executive summary de notre intervention.
Pour tout savoir sur la conférence : RIM conference 2006
Le blog de Yann Gourvennec : le blog du marketing par Visionarymarketing
Le résumé de de notre future intervention :
Plan indicatif pour la conférence RIM de mars 2006
De Jérôme Delacroix : (www.cooperatique.com) et Yann Gourvennec (www.visionarymarketing.com)
Réseautage et travail coopératif – Economie en réseau : état de l’art et tendances
INTRODUCTION
L’avènement du travail coopératif est désormais une réalité bien établie dans le monde de l’entreprise. Dans une étude publiée mi-2004, IDC indiquait ainsi que les participants de ses focus groups “choisissaient les conférences Web comme outil le plus approprié pour collaborer et tenir des réunions dans 60% des cas”, ce qui est un signal clair que la coopération est devenue – du moins en partie- un phénomène de masse. Dans cet article, Jérôme Delacroix et Yann Gourvennec examinent les causes principales d’une telle mutation. Au-delà des comportements, c’est la relation même entre les habitudes de travail et la technologie qui est au cœur du débat. Quand Vannevar Bush a écrit son article fondateur sur les associations dynamiques en 1945, il a créé le concept d’hypertexte qui a fini par donner naissance au Web de Berners Lee. L’idée de Bush n’était pas de créer un gadget technologique de plus ; il s’agissait au contraire d’améliorer notre accès à l’information, à la connaissance et notre compréhension du monde. En fin de compte, l’hypertexte a rendu possible les réseaux d’informations.
Cette influence dynamique et réciproque entre la technologie et les comportements sociaux est la raison principale du développement remarquable (d’abord pour des usages personnels puis professionnels) d’une quantité d’outils collaboratifs. Force est d’ailleurs de constater que l’adoption des nouvelles technologies commence désormais toujours sur le marché grand public avant que le monde professionnel réplique ces nouveaux modes d’interaction sociale. Ceci est une preuve supplémentaire que la révolution de la coopération est bel bien lancée, et que nous n’en sommes qu’au début. De ce point de vue, l’année 2005 a été particulièrement fertile en initiatives, que l’on pense aux blogs journalistiques collectifs, à la téléphonie sur IP et ses extensions toujours plus riches, aux encyclopédies coopératives fondées sur des wikis ou même aux applications bureautiques en ligne codées en Ajax avec des fonctionnalités de travail collaboratif. Cette profusion a engendré des réflexions et même des peurs qui ne sont pas sans rappeler celles que nous avons connues il y a dix ans, au moment où Internet se généralisait auprès du grand public. Cette nouvelle révolution a même été baptisée du nom de Web 2.0, même si tout le monde n’est pas convaincu, Nicholas Carr faisant partie des sceptiques…
DE L’IMPORTANCE DU RESEAUTAGE ET DE LA COOPERATION : LINKEDIN ET LE MODELE FOAF
L’arrivée d’un LinkedIn est dans l’ordre des choses après les changements intervenus ces dernières années dans la façon dont nous travaillons. LinkedIn et les autres sites du même type sont devenus quasi obligatoires pour ces milliers de professionnels qui veulent construire et nourrir leur propre réseau relationnel informel. Le principe sur lequel repose LinkedIn est simple : on l’appelle FOAF (Friend Of A Friend) et il a été rendu populaire par le site grand public Friendster. Ce modèle tire sa source de la notion de capital relationnel, selon laquelle les relations entre les personnes au travail sont aussi importantes que d’autres formes de capitaux comme les fonds financiers ou les savoir-faire techniques. Pour des professionnels, le modèle FOAF permet, entre autres, de trouver un expert à l’intérieur (ou en dehors) de leur organisation et de créer le lien entre l’offre et la demande de compétence. Dans le même ordre d’idées, de nouvelles formes de travail sont apparues dans le contexte d’un marché de l’emploi de plus en plus instable. Ainsi, les employés et cadres de bureau ont pris l’habitude de travailler de manière plus détachée de leur entreprise pour devenir ces analystes symboliques que nous annonçait il y a des années Charles Handy. De tout ceci résulte l’explosion du nombre de travailleurs indépendants, free-lances et entreprises individuelles, notamment pour les “travailleurs du savoir”, soucieux de préserver leur autonomie tout en tissant des liens avec d’autres professionnels dans le cadre de réseaux plus ou moins informels. Au cœur du modèle FOAF, on trouve aussi la gestion de réputation, un mécanisme permettant aux membres d’un réseau d’évaluer les compétences et les expériences de leurs contacts. Dans cet article, Jérôme Delacroix et Yann Gourvennec donnent des exemples de réseaux existants qui permettent aux professionnels de travailler ensemble et de proposer leur offre sur le marché.
QUELLES SONT LES COMPETENCES POUR REUSSIR DANS L’ECONOMIE EN RESEAU ?
Pour atteindre ses objectifs dans ce nouveau contexte, il faut développer une série de compétences d’ordre comportemental dans les domaines suivants :
Avec une frontière de plus en plus fine entre la vie privée et la vie professionnelle, il est crucial pour les individus d’identifier leurs valeurs et celles de leur organisation. En effet, à mesure que le travail coopératif se développe, il se traduit par des interactions de plus en plus nombreuses avec les collègues et avec le monde extérieur. Or un écart trop grand entre les croyances de l’individu et l’identité de l’organisation conduirait rapidement à un stress insupportable. Ce besoin de cohérence est d’ores et déjà un élément moteur dans les choix professionnels des “créatifs culturels”. Autrement dit, chacun devra faire sien le mot d’ordre de Socrate et découvrir qui il est réellement.
Etant donné la quantité croissante d’interactions entre les personnes, la capacité à interagir harmonieusement avec les autres va devenir encore plus importante. Des théories telles que l’analyse transactionnelle et la communication non violente peuvent jouer un rôle clé pour faciliter le travail en équipe.
Le fait de communiquer de manière ouverte sur ce que l’on fait, de partager sa connaissance et de partager avec les autres ce que l’on sait et qui on connaît risque d’être un défi pour beaucoup d’entre nous. Pourtant, ces attitudes sont des prérequis dans l’économie de la coopération et des réseaux. La capacité de négocier avec autrui sur un mode gagnant – gagnant est essentielle pour créer des conditions de travail propices sur le long terme.
CES OUTILS QUI ONT CHANGE LE PAYSAGE DE LA COOPERATION DEPUIS 10 ANS
Avec le développement de l’hypertexte et d’Internet, les pratiques de réseautage ont pris de l’ampleur mais ce n’est qu’un début. Le courrier électronique a été le déclencheur en levant les barrières de la communication, ne serait-ce qu’à l’intérieur de l’organisation puisqu’il n’était plus nécessaire de passer par la hiérarchie pour pouvoir se parler. L’encadrement de terrain a été le premier concerné en étant obligé de changer son mode de relation avec les équipes. Dans le présent article, Jérôme Delacroix et Yann Gourvennec fourniront une perspective historique en s’attachant en particulier au groupware et à la genèse du travail collaboratif. Ils décrivent ensuite les différentes familles d’outils collaboratifs et expliqueront comment elles se développent dans une logique de silo.
LE FUTUR DE LA COOPERATION
Mais trouver le bon outil pour le bon usage professionnel peut être une tâche ardue. Comment donner du sens à cette myriade de développements technologiques ? Si les évolutions sont difficiles à prévoir, quelques tendances fortes se distinguent. Pour commencer, un lien avec les outils de “présence” est indispensable. Les outils de coopération doivent intégrer cette fonctionnalité même si l’interopérabilité des messageries instantanées est parfois problématique. Les outils de “présence” peuvent être développés autour de systèmes d’EIM (Enterprise Instant Messaging) mais les standards vont peut-être apparaître naturellement au fil du temps grâce aux protocoles de la ToIP (téléphonie sur IP). En fait, le principal enjeu pour les entreprises est de favoriser la coopération grâce à des outils de messagerie instantanée homogènes en évitant la prolifération de logiciels publics auprès de leurs collaborateurs. Garder les yeux ouverts tout en assurant un bon niveau de sécurité risque d’être l’un des casse-tête de la plupart des PDG dans les années qui viennent.
Mais le vrai défi de la coopération est d’être capable de déterminer quel type d’usage va être adapté à tel ou tel type d’utilisateurs. La segmentation des utilisateurs est le préalable nécessaire avant toute étude d’opportunité dans ce domaine. Par exemple, des fonctionnalités comme la visioconférence sont souvent mentionnées par les personnes que l’on interroge mais rarement utilisées sur le terrain. Des fonctions de présence associée à la vidéo peuvent tout à fait devenir monnaie courante à l’avenir mais nous n’en sommes pas encore là.
A vouloir dépasser les barrières entre les différents outils de la coopération, on en arrive inévitablement à la question de la convergence. Des expériences précédentes dans le domaine de la messagerie unifiée tendent à prouver que la première étape est que les utilisateurs se soient habitués aux divers outils de manière séparée. Alors (et seulement alors) un besoin de convergence peut se faire sentir. La disponibilité d’un matériel adéquat et des procédures pour assurer l’interopérabilité entre toutes ces applications sont également des garde-fous indispensables pour réduire les risques.
La maîtrise de tous ces aspects du travail coopératif est le chemin obligé pour résoudre la complexité associée au déploiement des différents outils. Si tous ces critères sont pris en compte, de vrais bénéfices peuvent être atteints.
Cet aperçu des outils collaboratifs ne serait pas complet sans une prise en compte du stockage des données. De plus, bien d’autres fonctionnalités s’ajoutent désormais aux environnements collaboratifs pour couvrir tout le spectre des outils bureautiques : agendas d’équipe, fonctions de gestion de projet, suivi de versions des documents, traçabilité, etc. De tels composants sont maintenant partie intégrante du quotidien des employés, même en dehors des murs de l’entreprise. Les blogs, les wikis, les plates-formes de peer-to-peer jouent un rôle clé dans la mise en place réussie d’un système d’information collaboratif. Cependant, une telle complexité renforce la nécessité de spécifier soigneusement les besoins, qui ne sauraient se déduire entièrement de l’existant mais exigent un effort d’imagination pour concevoir de nouveaux usages. Par exemple, des applications collaboratives en ligne développées en Ajax peuvent compléter des approches plus centralisées et compenser l’explosion de la quantité d’informations disséminées sur les ordinateurs individuels non partagés.
Comprendre la courbe d’adoption de ces systèmes innovants est également obligatoire car ils sont à la fois très attirants et parfois difficiles à installer. La coopération a bien des attraits mais elle ne peut reposer uniquement sur la bonne volonté des individus désireux de partager leur information et ne peut non plus être décrétée. Une mise en œuvre par marketing viral interne est une des approches intéressantes.
RETOUR SUR INVESTISSEMENT : BON A SAVOIR…
Les outils évoqués plus haut sont très puissants et largement disponibles ; leur utilisation est devenue quasi naturelle pour chacun (notamment pour ce qui est de la messagerie instantanée) ; pourtant, ils peinent encore à prendre pied dans le monde professionnel. En cause, des problèmes d’évaluation des besoins, de segmentation des utilisateurs, de formation, d’interface…mais aussi les incertitudes sur la façon dont ces outils vont converger à l’avenir. En outre, des craintes se font jour ici ou là quant au risque de complexification à outrance de ses outils si l’on veut les “forcer à” converger. Malgré toutes ces réserves, les éléments recueillis par Jérôme Delacroix et Yann Gourvennec concernant la mise en place d’outils coopératifs dans l’entreprise prouvent que le retour sur investissement peut être tout à fait important.
Pour en savoir plus : assistez à la conférence RIM de mars 2006