Où serons-nous ?

Le temps change…Il n’est qu’à se souvenir de la canicule de l’été 2003. Quant à l’expérience sensible de chacun d’entre nous, elle témoigne d’une variabilité et d’une instabilité du climat évidentes.

Les chercheurs commencent à s’accorder sur le fait que le réchauffement climatique a commencé. Les causes sont certainement multiples et encore peu claires. Les émissions de gaz à effet de serre, conséquences du développement industriel, y sont certainement pour beaucoup. Or le moteur de ce développement, dont nous profitons très certainement, est le modèle économique de la société de consommation qui se généralise sur la planète.

Parce que nous consommons tous, nous avons tous une part (infime) de responsabilité dans le réchauffement climatique. Alors pourquoi ne pas prendre une part (infime) dans les solutions à apporter au problème ?

C’est ce que propose le projet ediction.net.

La difficulté pour modéliser le réchauffement climatique et ses effets est qu’ils dépendent d’une grande quantité de facteurs très incertains. Selon la valeur accordée à tel ou tel facteur, les résultats peuvent être très différents. Encore une illustration du célèbre effet papillon…L’enjeu est donc de réduire cette incertitude le plus possible. Pour cela, deux approches sont possibles :

  • l’approche théorique
  • En collectant toujours plus de données sur les températures, les masses d’air, etc., sur toute la planète, à l’aide des satellites, et en traitant ces données avec les ordinateurs les plus puissant disponibles, on peut espérer affiner à l’extrême la pondération des différents paramètres. Ainsi, les modèles mathématiques de plus en plus précis permettront de comprendre mieux les phénomènes en cours.

  • l’approche empirique
  • Les modèles mathématiques font intervenir une foule de paramètres pondérés. Mais comment choisir la bonne pondération ? La solution retenue par Climateprediction.net consiste à effectuer des centaines de milliers de simulations, avec des valeurs différentes pour les coefficients de pondération. Ensuite, il s’agit de faire le tri, pour voir quelles combinaisons permettent le mieux de modéliser le climat du passé. A partir de ces combinaisons, on peut essayer de prévoir le futur.

    Cette méthode nécessite des capacités de calcul titanesques, qui dépassent largement les capacités des ordinateurs les plus puissants existants aujourd’hui. Les organisateurs du projet (notamment des chercheurs de l’Université d’Oxford et du Met Office, centre de prévision britannique réputé) ont donc fait le choix du calcul distribué.

    Au dernier recensement de mai 2004, il ressort que plus de 50 000 volontaires se sont enregistrés pour participer au programme. Au total, plus de 1,5 millions d’années ont été simulées, dont 22 000 cycles complets de 45 ans. Les chercheurs analysent actuellement les résultats et espèrent publier prochainement leurs premières conclusions.

    Pour participer au projet, vous devez télécharger un petit programme et l’installer sur votre ordinateur. Ce programme recevra des données transmises par Internet depuis les serveurs de Climateprediction.net et effectuera des calculs pendant les périodes d’inactivité du microprocesseur de votre machine. Ainsi, le fonctionnement du logiciel ne perturbera nullement votre utilisation quotidienne de l’ordinateur. Périodiquement, le programme renverra ses résultats aux serveurs centraux, qui les assembleront avec les dizaines de milliers d’autres données reçues pour reconstituer le résultat final.

    Pour en savoir plus :

    La présentation du projet (en français)

    Les explications pour participer et télécharger le logiciel (en anglais)

    Jérôme Delacroix

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